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La Régression sous Franco

Le général Francisco Franco y Bahamonde appelé Franco (né le 4 décembre 1892 en Galice et mort le 20 novembre 1975 à Madrid) était un militaire et Chef de gouvernement espagnol. De 1939 à 1975 il dirigea un régime autoritaire et dictatorial (Etat franquiste) avec le titre de Caudillo (chef de guerre). C'est généralement suite à un coup d'Etat que le Caudillo prend le pouvoir et instaure un gouvernement autoritaire et despotique. Pour cela, il trouve des soutiens auprès de l'armée et de l'Eglise.

Lors de la IIème République, la femme obtient l'égalité avec l'homme sur le terrain social, économique et politique.

Après la guerre civile de 1936 à 1939, le régime franquiste crée une rupture en supprimant les droits acquis sous la République, réduisant ainsi les femmes à une situation d'infériorité juridique et sociale.

 

 

Franco arrive au pouvoir en 1939 après la défaite des républicains. L'État national-catholique ainsi instauré conduit  à renvoyer une nouvelle fois la femme à la maison, et à l’enfermer dans la sphère privée la destinant à n'être qu'une épouse obéissante à son mari et une mère dévouée à ses enfants sans aucune possibilité pour elle de s'épanouir en dehors de l'éthique catholique. Celle ci exerce alors son influence sur l'éducation et la société. Durant toute cette période, les nouvelles lois sont donc au service de cette idéologie. De nombreuses lois républicaines et démocratiques sont abolies, comme la loi sur le mariage civil, la loi sur le divorce ainsi que toutes les lois mettant les femmes à égalité avec les hommes.

 

Non seulement les femmes ont perdu leurs droits acquis pendant la Seconde République, mais les vainqueurs se sont aussi chargés de les punir cruellement et inutilement.

En effet, les franquistes n'acceptent pas que les femmes aient un rôle en tant que combattantes politiques. Après avoir tué plusieurs républicaines sans qu'il y ait eu de procès, ils présentent leurs exécutions comme des morts naturelles, ou les justifient en mentant sur la cause de leur détention en les accusant de délits graves, comme le meurtre, le vol, la prostitution ainsi que l'extorsion. Elles sont souvent traitées de manière beaucoup plus cruelle que les hommes.

.La femme espagnole du début de l'ère franquiste évolue dans un cadre très précis et structuré ; sa préoccupation essentielle, pour ne pas dire son obsession, est le mariage. Carmen Martin Gaite, une des principales représentantes du roman féminin de sa génération, décrit une société dans laquelle les femmes sont mineures. Par exemple, dans son livre Entre los Visillos (à travers les persiennes), elle évoque un dialogue entre une femme et son fiancé qui dit : « pour te marier avec moi tu n'as pas besoin de connaître le latin ni la géométrie ; cela suffit amplement que tu saches être une femme d'intérieur ».

Mais pour arriver à faire de la femme un être mineur, il faut l'éduquer, car celle-ci a déjà connu la liberté. La "Seccion Femenina", créée en 1934, est la branche féminine de l'organisation politique espagnole fasciste : le parti de La Phalange (fondé le 29 Octobre 1933 par José Antonio Primo de Rivera). Cette section dirigée par Pilar Primo de Rivera, vise à éduquer les femmes et à structurer l'activité féminine, pour qu'elles soient en accord avec les nouvelles lois. Elle a aussi pour objectif de promouvoir le Service Social instauré au cours de la guerre civile. Ce service consistait à accomplir un certain nombre de tâches d’intérêt national sur une durée de 6 mois obligatoire et indispensable pour obtenir le permis de conduire, le passeport, ainsi que l'accès aux concours,..

  José Antonio Primo de Rivera et Pilar Primo de Rivera sont les enfants de l'ancien dictateur d'Espagne Miguel Primo de Rivera (1923-1930). Pilar Primo de Rivera soutient les idées de son frère et déclare : « La femme accepte pratiquement toujours une vie de soumission, de service, de sacrifice à une tâche ». Elle se conforme à « l'idéal de la maîtresse de maison, économe et prudente ». Le parti de la Phalange joue un rôle important dans la guerre civile face aux Républicains.

Ces nouvelles lois telles que "El Fuero del Trabajo” de 1938 et de la "Ley de reglementaciones” de 1942, placent les femmes à vie sous la tutelle d'un homme. Elles sont tout d'abord sous celle de leur père leur interdisant de quitter le foyer familial avant d'avoir 25 ans, si ce n'est pour se marier. Ces lois sont instaurées pour mettre les femmes sur le même plan que les enfants mineurs, les sourds-muets et les handicapés mentaux. Le mariage civil étant aboli en 1938, la femme ne peut plus hériter ni divorcer. Sous le régime franquiste, les femmes et les enfants font l'objet d'une protection spéciale, ce qui n'empêche pas les franquistes de les maltraiter, torturer, violer, emprisonner et de les assassiner. L'avortement ést sévèrement puni. La femme ne profite que d’une capacité juridique limitée et doit obéir à son père et à son mari.

Une femme mariée ne peut ni ouvrir de compte bancaire, ni travailler, ni s'absenter du foyer et voyager seule, sans la permission de son mari. Pour Franco, la femme est l’âme de la maison et a uniquement pour rôle de transmettre l'idéologie Franquiste et les valeurs de l'Eglise.

 

L'Espagne ne pouvant vivre en autonomie subit des pressions internationales et économiques qui forcent le régime à atténuer  l'interdiction du travail féminin (Loi du 22 juillet 1961). Cependant, les femmes restent exclues de nombreux postes spécialement dans la fonction publique.

En 1960, Franco reconnaît le catholicisme comme religion d'Etat. Sous sa dictature, Franco soumet ses idées conservatrices. En 1960, le taux d'activité féminin était de seulement 15,2%.

 

Pendant la dictature franquiste et jusqu'à la fin des années 1980, des faits inimaginables se sont produits. En effet, des bébés sont volés à la naissance à des mères républicaines contre leurs volontés. On leur assure pourtant que leurs bébés sont décédés, alors qu'en réalité, ils sont vendus à des familles franquistes ne parvenant pas à avoir d'enfants. On compte, aujourd'hui, 261 bébés volés au cours de cette periode.

Pour les franquistes, le socialisme est « une maladie mentale », il faut donc enlever les enfants des Républicains pour les « rééduquer » dans les orphelinats et séminaires catholiques.

Cette image est une reproduction d'une affiche appelant les Madrilènes à fuir l'avancée des troupes franquistes afin de protéger leurs enfants.

Cette image représente une femme espagnole sous la dictature de Franco, prisonière de ses droits. En effet, elle est enchaînée au  Code Pénal, au Code Civil et à la ley de peligrosidad social. La Ley de peligrosidad y rehabilitación social était une loi du code pénal espagnol, applicable à tous, approuvée par le régime franquiste en 1970. Elle contrôlait tout ce qui paraissait antisocial (mendicité, prostitution, vandalisme etc...). Ce qui illustre bien le manque de liberté de ces femmes durant cette période. Cette femme a également un boulet accroché au pied avec le mot Hembra signifiant Femelle ce qui renvoie à son genre.

 

Affiche d'une conférence sur la situation de la femme sous franco, organisée au centre culturel de Madrid en 2008.

Source: arte.tv

En 1975, lorsque Franco décède, la monarchie est rétablie, le roi Juan Carlos arrive au pouvoir et restaure la démocratie et la politique familiale de Franco décline. La politique d'égalité des chances pour la femme est mise en place, notamment dans le monde du travail. Effectivement l’accent est mis sur une politique très volontariste en matière d'égalité hommes-femmes, la femme commence à récupérer ses droits civils, politiques, sociaux et culturels sous le gouvernement de Felipe González (1982-1996).

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