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L'émancipation de la femme

C'est à partir de 1975, après le déces de Franco et le rétablissement de la démocratie, que les femmes retrouvent une certaine liberté et acquièrent de nouveaux droits au fil des années.

La mentalité des espagnols change progressivement, ce qui permet au concept de la famille traditionnelle de s'affaiblir. Beaucoup de facteurs en sont responsables comme la modernisation des femmes, leur formation et leur intégration dans la société, notamment dans le marché du travail. De plus, l'entrée de l'Espagne dans la Communauté Europpéenne en 1986 et les lois égalitaires entre hommes et femmes introduites avec la Constitution Espagnole en 1978 sont également des évenements fondamentaux dans l'évolution de la situation des femmes.

 

 

En effet l'Espagne est passée assez rapidement de la famille traditionnelle où la mère restait au foyer, à la nouvelle famille dans laquelle chaque membre a les mêmes droits et où les foyers, monoparentaux, recomposés ou bien encore homosexuels. Le tableau ci-dessous nous donne par ailleurs des indications sur l'évolution de la famille :

On constate que le taux de natalité à fortement diminué de 1970 à 2009. En effet, en l'espace de 39 ans, on est passé de 20 naissances pour 1000 habitants en 1970 à environ 10 naissances pour 1000 habitants en 2009. Sous Franco, il y avait des taux de natalité forts. Ce qui peut s'expliquer par un changement d'organisation sociale, les femmes reprenant le travail.

 

Le taux de natalité est une donnée statistique qui donne le nombre de naissance vivante par habitant.

Depuis la fin de la dictature en 1974, l'Espagne a fait d'énormes progrès dans les droits égalitaires entre les hommes et les femmes. Mais ce processus n'est pas encore achevé.

 

Avant la mort du dictateur, les inégalités entre les hommes et les femmes obligent des changements dans les lois pour reconnaître les femmes en tant qu'adultes et également dans le but de les libérer de l'autorité de leurs pères, maris ou bien encore de leur frères, qu'ils ont sur elles.

Pour supprimer cette discrimination féminine, une convention a été signée et adoptée en 1979. Quelques années plus tard, en 1983, l'institut de la femme est créé dans le but d'améliorer la parité hommes/femmes.

Plus récemment entre 2004 et 2008, plusieurs lois ont été votées pour renforcer cette équité comme par exemple, la loi contre la violence ou celle de l'égalité des sexes.

 

Pendant le gouvernement de José Maria Aznar (1994-2006), deux femmes sont élues présidentes du Congrès et du Sénat ce qui prouve qu'il y a eu un réel progrès dans la reconnaissance des femmes. 

Mais qu'en est - t-il au niveau du travail ?

Si seulement c'était aussi facile

que ça ! Mais non...

On vous montre la différence des taux d'emploi entre les hommes et les femmes. Nous comparons l'Espagne à la France en 2014 :

Nous pouvons apercevoir que dans les deux cas (l'Espagne et la France), la femme est celle qui a un taux d'emploi le moins élevé donc un taux de chômage largement supérieur à celui de l'homme. En effet, en France, il y a seulement 60.9 % de femmes qui travaillent contre 67.3 % d'hommes ayant un métier. Pareil pour l' Espagne avec 50.4 % de femmes ayant un emploi contre 58.9 % d'hommes ayant une profession.

 

 

Au 20éme siècle, la différence était beaucoup plus importante qu'aujourd'hui, car maintenant, l'écart entre les femmes et les hommes a diminué, même si le taux d'emploi des femmes est plus faible que celui des hommes.

Pour améliorer l'équilibre entre les sexes, la Commission Européenne a pour mission de réfléchir à des initiatives.

 

 

 

 

Et les femmes dans la prise de décision ?

 

 

Vu l'amélioration des femmes dans le marché du travail, il n'est donc pas surprenant qu'elles aient également accédé dans les domaines de décision politique et économique au cours de ces dernières années.

Bien que l'emploi public est largement préféré des femmes, car il permet de mieux concilier travail et vie familiale, les femmes sont principalement concentrées dans les postes administratifs ( 70% ) tandis que dans des postes plus élevés, leurs présences est inférieure à 20 %. Dans les grandes entreprises en Espagne, elles ne représentent que 3,4 %.

Les femmes en Espagne ont fait de grands progrès dans l'amélioration de leur situation en matière d'éducation et d'emploi, mais elles continuent encore à rencontrer des obstacles pour atteindre des postes plus importants. Elles semblent cependant y parvenir en renonçant à une vie de famille. En plus de cela, elles doivent toujours faire face à la discrimination des salaires.

 

Mais du coup, au niveau politique ?

 

Sous Franco, aucune femme n'est tolérée dans le gouvernement, mais au fil du temps, elles vont réussir à s'y intégrer. Par exemple, depuis 1979, le nombre de femmes députés a pratiquement été multiplié par 3 ( 6% à 15,7% ). Quant au nombre de femmes sénateur, il a été multiplié par 4 ( 2,9% à 12,5 % ). Il faut donc continuer à lutter pour que les femmes s'intègrent pleinement au niveau politique. Il faut élaborer des stratégies afin de rééquilibrer la participation des hommes et des femmes dans la prise de décision.

 

 

A propos de l'avortement, sont-elles libres de leurs choix ?

 

L'avortement n'est légal en Espagne qu'à partir de 1985, mais il ne le permet qu'en cas de viol, de malformation du foetus ou lorsque la santé mentale ou physique de la mère est en danger. De plus, 93 % des avortements en Espagne ont lieu dans des centres privés qui interdisent la publicité ou d'annoncer leur spécialité.

Plus de 2 000 000 d'Espagnols ont récemment manifesté afin d'obtenir une nouvelle loi qui doit libéraliser l'accès total à l'IVG (Interruption volontaire de grossesse) en Espagne. De plus dans certaines villes comme Navarre (voir carte) les avortements sont totalement interdits. Pour avorter, elles ont dû aller à Madrid, Barcelone ou à l'étranger.

Néanmoins, si une femme se fait avorter illégalement, elle ne risque rien car elle est

considérée comme une victime. En revanche le médecin risque 3 à 10 ans de prison.

Cette loi a évolué, car en 2010, elle autorise l'avortement pour toutes les femmes ( jusqu'à 14

semaines de grossesses), et jusqu'à 22 semaines s'il y a des risques pour la mère ou

malformation du foetus. Ce droit a été souligné comme un progrès magnifique dans un

pays traditionnellement dominé par l'Eglise catholique.

Cependant en 2012, le ministre de la justice espagnol, Alberto Ruiz-Gallardon, a annoncé

qu'une nouvelle loi sur l'avortement interdit désormais l'interruption volontaire de grossesse

en cas de malformation du foetus.

C'est un véritable retour en arrière. Cette nouvelle loi renvoie à une époque proche de la

dictature franquiste et éloigne l'Espagne de la plupart de l'Europe dans le domaine des

droits des femmes.                                                                                                          

 

 

 

 

 

Des milliers d'Espagnols ont exprimé leurs colères en manifestant dans les villes espagnoles comme Madrid, Barcelone, à l'occasion de la journée internationale de la femme pour demander l'égalité en milieu de travail et de s'opposer à la volonté du gouvernement de restreindre le droit à l'avortement. 

Navarre, Espagne

Drapeaux, Pancartes... Tout est bon

pour faire réagir.

Luis Enrique Sanchez , président de la Fédération pour le planning familial, a souligné les conséquences dramatiques de ce "retour en arrière" avec des femmes étant obligées d'aller à l'étranger pour se faire avorter. Quant à celles qui n'ont pas les moyens, elles ont recours comme avant à des avortements clandestins à haut risque pour leur vie et leur santé.

Le 23 septembre 2014, le premier ministre  espagnol, Mariano Rajoy a confirmé que le projet de loi de 2012 est annulé. Les femmes peuvent donc à présent avorter jusqu'à 14 semaines de grossesses ( plus si problème). C'est une victoire pour elles.

 

Le 8 mars de chaque année, nous célébrons la journée de la femme.

 

 

 

Enfin, la femme espagnole a maintenant plus de liberté et est plus intégrée comparé à l'époque franquiste, mais nous ne pouvons pas affirmer que l'égalité entre les hommes et les femmes soit totalement acquise, il y a donc encore un long chemin à parcourir. Il ne faut pas oublier que l'enjeu va au-delà de l' Etat espagnol, car rien n'est jamais gagné, des régressions menacent leurs droits, même ceux difficilement acquis par des luttes de masse. La défense des droits des femmes nous concerne tous, et cela dans tous les pays.

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